Avec la culture du lin textile, l’objectif essentiel pour les professionnels est d’obtenir de belles fibres de lin. Vous pouvez faire de même. Si vous avez récolté votre lin et réalisé le rouissage des tiges, vous allez pouvoir maintenant passer à l’étape du teillage.
Le teillage du lin
Le teillage (ou broyage) du lin consiste à séparer la paille des fibres. Les professionnels du lin qui pratiquent cette opération s’appellent d’ailleurs des teilleurs. Ils possèdent une chaîne d’appareils multiples permettant d’extraire les meilleures fibres dont la qualité est recherchée.
Avant cette phase industrielle, il fallait utiliser des outils qui écrasaient les tiges de lin pour mieux enlever les parties ligneuses.
Comment teiller soi-même son lin ?
Si vous avez seulement récolté une petite quantité de tiges de lin, le plus simple est de frapper les tiges avec un bâton. Dans la tige, les fibres sont regroupées en faisceaux sur tout le pourtour. Si votre rouissage est réussi, les parties ligneuses devraient se détacher assez facilement des fibres. Vous pouvez aussi tordre les tiges ou tout simplement les frotter énergiquement entre vos mains et enlever les petits morceaux de bois que l’on appelle anas.
Le peignage du lin
Si les paillettes de bois sont tombées, il reste des fibres courtes difficiles à enlever. Traditionnellement, pour de petites quantités, on utilisait un peigne à clous. Bien sûr, ils sont maintenant très rares, mais si vous êtes bricoleur, vous pouvez en fabriquer un. A l’extrémité d’une planchette, vous fixez 5 à 6 rangées d’une vingtaine de clous. En passant les fibres entre les « dents » de ce peigne, vous pouvez progressivement extraire les fibres courtes qui vont rester coincées dans le peigne. Si vous n’êtes pas bricoleur, vous pouvez tester de petites quantités de tiges sur différents types de brosse.
Progressivement, vous allez obtenir des fibres démêlées, alignées, plus souples et soyeuses.
Un peu d’histoire
Un peigne en os a été trouvé (peigne de Ramad) par Henri de Contenson, archéologue. La découverte a été faite en Syrie et ce peigne aurait près de 10 000 ans.
Il semble qu’il était utilisé pour des opérations de cardage destinées à démêler, nettoyer et rendre parallèles les fibres textiles et le lin était déjà bien utilisé à cette époque sous forme de tissus. Le peignage du lin n’est pas une nouvelle invention !
Blanchir les fibres de lin ?
La fibre de lin n’est pas blanche naturellement. Les Gaulois étendaient leurs tissus en lin sur une structure en osier sous laquelle ils faisaient bouillir du soufre dont les vapeurs blanchissaient le lin. Beaucoup plus récemment, en Bretagne, les écheveaux de lin étaient blanchis dans une cuve chauffée contenant de la cendre de hêtre. Puis le lin était rincé dans un bassin alimenté en eau par un ruisseau.
Mais aujourd’hui, c’est la couleur naturelle du lin qui est recherchée !