La plupart des livres anciens, des débuts de l’imprimerie à la fin du XVIIIème siècle, étaient imprimés sur un papier issu de chiffons de lin et de chanvre.
A ces époques, beaucoup de toiles de bateaux étaient ainsi recyclées, après avoir été exposées des dizaines d’années à la lumière, aux vents, à des tractions considérables lors des tempêtes, à la pluie, aux embruns salés et à l’eau de mer… et pourtant, elles donnaient un papier toujours très résistant.

Pourquoi ? C’est une affaire de fibres !
Les fibres naturelles de lin et de chanvre sont plus résistantes
Après avoir été déchiquetées et broyées, les fibres végétales s’entrelacent pour donner la structure du papier.
La résistance des papiers sera liée à la taille des fibres. Les fibres issues du bois sont très courtes, de 1 à 2 mm, ce qui donne à la base un papier très fragile. Les fibres issues du coton ont une taille de 5 mm. Pour obtenir des papiers de faible grammage, il est nécessaire de renforcer l’encollage pour augmenter la solidité des feuilles.
Les fibres de lin et de chanvre sont nettement plus grandes, de 2 cm en moyenne, ce qui confère au papier une grande résistance.

Des papiers à base de lin résistent mécaniquement
Les arts graphiques comprennent de nombreuses disciplines : écriture, dessin, typographie, gravure et estampe, photographie, lithographie, sérigraphie…
Les papiers utilisés seront soumis, selon les cas, à des contraintes techniques multiples : ils doivent avoir des capacités de résistance à la traction, à la déchirure, à l’éclatement, au pliage, à la flexion, à l’abrasion, à la compression…
Ainsi, pour des estampes, chaque feuille de papier supporte plusieurs impressions liées aux différentes couleurs. Les tirages doivent également rester identiques dans le temps.
« Le lin est une fibre écologique, longue, résistante, qui peut se travailler longtemps et qui ne s’étire pas ». Le papier lin offre donc aux artistes de nombreuses qualités pour les arts graphiques.