Le lin, support de culture et engrais vert
Les maraîchers et les férus de jardins d’ornementation connaissent bien les paillettes de lin. En effet, elles permettent, étalées sur le sol, de limiter les arrosages, en diminuant l’évapotranspiration du sol, et la levée des mauvaises herbes, par leur pouvoir couvrant. Elles protègent également le sol contre les intempéries et le compactage. Mais ce paillage en lin peut trouver un autre usage dans les jardins : la fertilisation, mais surtout l’amélioration de la qualité et de la structure du sol.
Le lin, une source de matières organiques
Pour obtenir cette source de matières organiques, deux options.
La première : acheter directement les paillettes de lin chez un fabricant. Elles se présentent sous la forme de fines brindilles de taille inférieure ou égale à deux centimètres.
La seconde : semer son lin en avril, à hauteur de 10g/10m². Une fois développé, l’enfouir. La matière organique contenue dans le lin enrichira le sol et allègera les terres lourdes.
On peut également utiliser de la farine de graine de lin. Elle contient 6 % d’azote, 3 % de phosphore et 2 % de potassium. Sa valeur en nutriments ressemble à celle de la farine de graine de canola. On en applique environ 2-3 kg/10 mètres².
Pailler… et fertiliser !
Tout l’intérêt du paillis de lin est donc de faire d’une pierre deux coups ! Utilisé dans un premier temps pour son rôle de protection du sol, le paillis de lin sera incorporé à la terre lors du travail du sol, à l’automne ou au printemps. Il se transformera alors en terreau et allégera les sols lourds et compacts en les enrichissant en humus stable.
Cet apport favorise la présence des vers de terre, ainsi qu’un ameublissement du sol et une aération, et constitue une fertilisation naturelle. En outre, la paillette de lin n’acidifie pas le sol, son pH étant proche de la neutralité… et elle ne libère aucune substance toxique pour les plantes cultivées, notamment pour les jeunes plants et les arbustes !
Une terre végétale à base de poussières de lin
Il existe également des terres végétales issues de la récupération des poussières et des particules de lin biodégradables.
C’est le cas de Compolin. « Cette terre végétale, indemne de mauvaises herbes, sert à alléger les terrains et comme support de culture quand elle est mélangée à de la tourbe. Son intérêt ? Une grande richesse en matières organiques issues du compostage des fibres de lin. Sans compter la pertinence de la démarche : on recycle un déchet pour en faire une matière première ! », révèle Henri-Dominique Coulier, producteur de Compolin.
Attention toutefois : seul un substrat ayant au maximum 20 % de paillettes de lin (le reste étant de la poussière de lin) peut être converti en terre végétale. Quand on atteint 60 % de paillettes de lin, on ne peut pas utiliser le produit comme terre végétale à proprement parler. On l’utilisera en mulch ou en matière organique qui, dans ce cas, se décomposera lentement pour constituer un humus stable.