Les surfeurs ont une image de sportifs écolos.
En effet, quoi de plus simple et naturel qu’une planche qui glisse à la surface de la mer, dont la vague est le moteur et l’homme le gouvernail ?
Pourtant, la fabrication des planches de surf pouvait entacher cette réputation.
Les produits utilisés étaient très polluants, les déchets toxiques importants et non recyclables, et les conditions de fabrication (solvants, poussières…) dangereuses pour la santé. Volontaires, imaginatifs, des surfeurs se sont donc lancés dans la recherche de procédés de fabrication pour les planches de surf beaucoup plus respectueux de l’environnement.
« Le lin nous a apporté beaucoup d’avantages »
A La Rochelle, la société UWL Surboards fabrique 1 000 planches par an.
Elle a remporté en 2008 le concours Innovation Ecologique EUROSIMA. Renaud Cardinal, fondateur de la société, explique : « Nous avons commencé par une grande phase de tests en 2006 avec de la toile de jute, le chanvre, le coton, le soja, le bambou et pour finir le lin. Ce dernier nous a apporté beaucoup d’avantages. Il est produit en France et les tisseurs sont capables de concevoir pour nous des tissus sur mesure. Nous obtenons une planche équivalente en poids, en performance et en solidité à une planche en fibres de verre. De plus, le lin donne une planche d’une couleur ambrée recherchée par les surfeurs pour son côté naturel ».
La fibre de lin est plus flexible, plus absorbante aux vibrations
Au Pays Basque, à Anglet, la société NOTOX (Non TOXique) a été créée par 3 ingénieurs adeptes du surf. Très concernés par les conditions environnementales et de santé, ils ont placé l’homme au centre de leur démarche écologique. Ils ont donc conçu un atelier de fabrication de planches de surf qui conjugue à la fois sécurité et hygiène pour les employés et réduction importante des déchets.
La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin, plus flexible, plus absorbante aux vibrations et qui améliore les tenues de vague.
NOTOX qui produit 400 planches par an a été honorée fin 2013 comme « entreprise innovante de la nouvelle France industrielle ».
Des fibres qui ne craignent pas l’eau
En Bretagne, le projet Glaz board (planche « verte » en breton) est développé par la société Kaïros qui travaille sur l’utilisation de fibres de cellulose et de lin normand pour remplacer la fibre de verre. Des tests sont réalisés par l’IFREMER, Institut Français de recherche pour l’exploitation de la mer. Les nouvelles fibres ont passé avec succès les tests de résistance : « Pendant 6 mois, elles ont été trempées dans de l’eau à 40°C et elles n’ont pas bougé » déclare Emmanuel Poisson, responsable environnement de Kaïros.
Ainsi, s’il y a encore « du pain sur la planche », le lin capte aujourd’hui toute l’attention de nos fabricants de planches de surf de la côte atlantique.