Le lin sur les rails
Après le vélo, la voiture, les véhicules utilitaires (camions, fourgons, véhicules de pompiers, ambulances…), le lin va-t-il monter à bord des trains ?
En effet, les industriels savent aujourd’hui que les fibres naturelles peuvent apporter légèreté, souplesse et économies aux transports ferroviaires.
Une cabine d’essayage
Lors d’un colloque à Roubaix en septembre 2017, un « démonstrateur ferroviaire » a été présenté à l’ensemble des participants. Il s’agissait du prototype d’une cabine de train réalisé à partir d’un matériau avec des renforts en fibres naturelles.
Ce prototype venait d’être réalisé par le groupe Stratiforme-Compreforme, une société spécialisée dans la fabrication d’ensembles à base de matériaux composites, essentiellement pour le ferroviaire.
Un cahier des charges pour le matériel roulant
Auparavant, un cahier des charges avait été établi par la société Bombardier. Il porte sur les pièces en matériaux composites thermodurcissables renforcées de fibres pour le matériel roulant ferroviaire.
Le cahier des charges précise qu’il s’agit principalement de pièces pour les aménagements intérieurs, tels que les panneaux de garnissage de parois, plafonds, sièges, planchers, escaliers, pupitres de conduite, modules pour WC et chemins de câbles ainsi que les carénages extérieurs tels que jupes, trappes, bouts avant, étraves et carénages de toiture.
Des propriétés mécaniques mises à l’épreuve
Les matériaux composites doivent posséder des caractéristiques mécaniques : la traction, la compression, le cisaillement ainsi que des capacités de flexion. Ils doivent aussi constituer une protection en cas d’incendie dans les matériels ferroviaires. De nombreux tests sont ainsi réalisés. La cabine elle-même doit répondre à des contraintes importantes de pression et d’accélération.
Plus de légèreté et d’économies sur toute la ligne grâce aux fibres naturelles
Par rapport aux matériaux utilisés actuellement, une cabine en matériaux composite est allégée de 30 kg, soit 23% de sa masse.
L’objectif est également d’optimiser les renforts et la résistance. La cabine sera ensuite totalement équipée et évaluée en situation réelle.
Si les résultats sont concluants, on peut espérer qu’à l’avenir, l’ensemble des transports ferroviaires (trains, TGV, RER, métros…) puissent bénéficier de matériaux à la fois performants et économiques.