Les produits biosourcés concernent le plus souvent les domaines de la chimie et des matériaux.
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) les définit ainsi : « Les produits biosourcés pour la chimie et les matériaux sont des produits industriels non alimentaires à partir de matières premières renouvelables issues de la biomasse (végétaux par exemple). En substituant les matières premières fossiles utilisées par
notre industrie, cette filière contribue à réduire notre dépendance aux ressources fossiles et certains impacts environnementaux et sanitaires de nos biens de consommation : détergence, cosmétique, transports, bâtiment, emballage, etc. »
Quand l’ADEME prend le lin pour illustrer les produits biosourcés
Dans sa présentation des produits biosourcés, l’ADEME utilise à plusieurs reprises des photos de lin en fleur ou au rouissage. En particulier, dans son chapitre « Passer à
l’action », l’ADEME parle ainsi de la filière lin : « La filière étant encore jeune mais en plein essor, il est important d’anticiper différents aspects de son développement (marchés, impacts environnementaux, etc.) ». En effet, les fibres végétales comme le lin sont utilisées dans de nombreux produits biosourcés. Toutefois, « biosourcé » ne veut pas dire d’un produit qu’il soit totalement issu de la biomasse. Il est fréquent que les produits soient de plusieurs origines, en fonction des coûts, de la recherche de nouvelles fonctionnalités ou dans un objectif de réduction de l’empreinte environnementale.
Positionner le lin et le chanvre parmi les fibres les plus utilisées
A l’école nationale supérieure Mines Douai, le groupe « Composites et Structures hybrides » a pour objectif de développer des composites performants et viables. Ces composites comprennent au moins 45% en volume de fibres naturelles associées à des matrices polymères elles-mêmes biosourcées.
Chung-Hae Park, responsable du groupe, déclare à propos des fibres de lin et de chanvre : « Nous avons l’ambition de les positionner parmi les fibres les plus utilisées pour
les composites, juste derrière celles de verre et de carbone ».
Porosité, performances, vieillissement des fibres végétales… la recherche est en marche
Des travaux de recherche sont entrepris par les experts en plasturgie de Mines Douai sur la variabilité naturelle des fibres végétales du lin et du chanvre, la porosité des fibres,
les performances de ces biomatériaux, leur comportement à long terme et leur vieillissement.
Enfin, de nombreux centres travaillent sur de nouveaux polymères pour des matrices biosourcées qui renforceraient encore l’intérêt environnemental des matériaux composites.
A titre d’exemple, le laboratoire « Physique de la Matière Condensée » du CNRS écrit :
« Nous travaillons à la recherche de nouvelles résines biosourcées et de nouveaux durcisseurs non toxiques… La principale difficulté est d’obtenir des résines de hautes performances. Les huiles végétales font partie des ressources renouvelables les plus abondantes et les plus thermodurcissables… Sa richesse en acide linolénique fait de l’huile de lin une des huiles les plus réactives… ».