Reconstruire l’Hermione, la frégate de Lafayette, est une formidable aventure qui « lève le voile » sur de multiples savoir-faire.
Mais en parlant de voiles, qui est aujourd’hui capable de reproduire celles qui équipaient les grands voiliers qui traversaient autrefois l’Atlantique ?
Tisser des voiles en lin, c’est entrer en résistance
C’est la société LATIM à Houplines, dans le Nord en bordure de la Belgique, qui a été chargée du tissage des toiles de l’Hermione, grâce à son savoir-faire traditionnel sur métiers à tisser à navettes.
Cette société a utilisé un lin très dense et résistant. 3 tissus 100% lin ont été élaborés pour les voiles basses, moyennes et hautes. De plus, cette société est spécialisée dans la réalisation de résistantes à la pluie, au soleil et au feu.
La découpe des toiles, un métier pointu
Deux sociétés ont participé à la découpe des toiles : la voilerie Burgaud, une entreprise centenaire, et la voilerie Incidences qui est une société spécialisée pour la plaisance et la compétition. Cette dernière équipe des bateaux de course qui ont gagné de nombreuses compétitions : la Transat Jacques Vabre, le Vendée globe, la Traversée de l’Atlantique…
Sur une frégate comme l’Hermione, chaque voile a une fonction spécifique, une taille et une découpe particulières. La découpe des voiles est donc une œuvre à la fois de grande ampleur et de précision.
La finition des voiles, du cousu main
Anne Renault a la passion des voiles. Elle a navigué très jeune avec son père sur des bateaux traditionnels. Aujourd’hui dans son atelier basé à Fouras en Charente-Maritime, elle crée des voiles pour des bateaux de toutes tailles.
Pour l’Hermione, elle a assuré le travail de finition, essentiel pour garantir la plus grande résistance. Pour toutes les voiles, c’est le lin qui est utilisé. « La voile en lin est beaucoup plus résistante à l’humidité » explique Anne Renault alors qu’à l’époque historique, certaines voiles comme la misaine, l’une des 4 grand-voiles carrées de 215 m2, était en chanvre.
Tous les angles des voiles et les parties soumises aux tractions sont nettement renforcés et comprennent jusqu’à 8 épaisseurs de lin.
Anne Renault a fabriqué tous les œillets en cordage qui sont cousus dans la toile, puis a posé les cordages sur le pourtour des toiles, et a particulièrement soigné tous les renforts.
Elle a également participé aux essais en pleine mer de l’Hermione pour vérifier la solidité des voiles, des cordages et de leur montage, et a encore renforcé … son expérience !