En quelques années, l’impression 3D a conquis de nombreuses industries, de la création de prototypes à la fabrication de séries. Ainsi, l’impression 3D est utilisée dans les industries automobiles, mécaniques, navales, aéronautiques et spatiales, dans l’architecture et la construction (maquettes), dans la santé et le médical, l’optique, le textile et la mode, la robotique, l’ameublement, l’agroalimentaire…
Une entreprise bretonne sur le marché international
A Louargat (Côtes d’Armor), Nanovia, une jeune entreprise créée en 2012 par Jacques Pelleter, s’est lancée dans la fabrication de filaments pour imprimantes 3D.
Jacques Pelleter s’est placé très rapidement sur le marché international : Japon, Suisse, Italie, Finlande, Etats-Unis. Lors de notre visite, en plein mois d’août 2018, plusieurs tonnes de filaments devaient partir le lendemain pour les USA.
Ce dirigeant énumère les utilisations les plus diverses de l’impression 3D par ses clients. C’est ainsi qu’un client en orthopédie possède 20 imprimantes pour fabriquer des corsets, des prothèses extérieures, des fauteuils roulants…
Certaines applications sont surprenantes : au Japon, ces techniques permettent de reproduire les objets culturels comme les statues traditionnelles.

30 références de produits, dont le lin
Nanovia affiche une belle croissance en 2018. De nombreux clients sont prestigieux : Airbus, Eurocopter, PSA, Decathlon, Rossignol, Safran…
Chacun a des besoins particuliers auxquels Nanovia répond avec 30 références de matériaux. Les fibres de lin représentent 3% de la production, pour des besoins bien spécifiques.
Le lin est utilisé dans la technologie à fils fondus (FDM). Elle repose sur 3 éléments principaux : un plateau d’impression, une bobine de filaments et une tête d’extrusion (extrudeur). Le filament est entraîné et fondu par l’extrudeur de l’imprimante qui dépose le matériau de façon précise, couche par couche, sur le plateau. La matière est fondue, dans une limite de 250° pour le lin.
Les avantages du filament contenant du lin
« Avec le lin, on double la résistance mécanique, et on limite le retrait après refroidissement » nous déclare Jacques Pelleter. « C’est un matériau usinable, que l’on peut vernir et dont la couleur naturelle peut être brunie en augmentant la température ».
Les fibres de lin utilisées sont d’une longueur de 500 microns. Elles sont associées à l’acide polylactique (PLA) qui est un polymère issu de l’amidon. Ce matériau composite constitué de PLA et de fibres de lin est donc un produit totalement biosourcé et biodégradable. Les pièces produites ont d’excellentes propriétés mécaniques, sont plus légères mais aussi plus rigides.
Le filament développé et mis au point par le plateau technique Compositic à l’Université de génie des matériaux à Lorient et fabriqué par Nanovia est compatible avec la grande majorité des imprimantes 3D. Il est certifié sans perturbateur endocrinien.
C’est ainsi que grâce à l’impression 3D, le fil de lin va prendre place dans nos maisons et notre quotidien sous forme de meubles, de produits ménagers, d’articles de design et même de jouets.